Publications scientifiques

/
Référence :Mazé, C., Cazalet, B., & Moalic, H. “Marine natural parks : tools for territorial governance or a national policy instrument”, Multipurpose Marine Protected Areas, a new approach for managing the seas, Springer.

Résumé

Ce chapitre explore les principes, le fonctionnement et les impacts des Parcs naturels marins français, un outil original de gestion du milieu marin. Il s’intéresse en particulier aux interactions entre les différentes catégories d’acteurs et à l’hybridation des savoirs à travers les procédures de consultation, afin de proposer une analyse du processus de décision et de la mise en œuvre des actions dans les Parcs naturels marins, au croisement de la politique nationale et de la gouvernance territoriale.

Référence :Margaux Mollier, Camille Mazé, François Prioul, Paul Hamer, Malo Hosken, Sam McKechnie, Paul Tixier. Shark and odontocete depredation on the catch of the tuna longline fishery in New Caledonia (South Pacific Ocean). ICES Journal of Marine Science, 2024, 81 : 491 – 504, fsae014, ⟨10.1093/icesjms/fsae014⟩. ⟨hal-04347725 ⟩

Résumé

Les grands prédateurs marins se nourrissant de poissons capturés sur les engins de pêche, un phénomène appelé « déprédation », se produit dans de nombreuses pêcheries à travers le monde. La déprédation peut entraîner des impacts écologiques et socio-économiques négatifs, menant à des conflits entre les pêcheurs et les espèces déprédatrices. Cependant, la déprédation reste sous-étudiée dans de nombreuses pêcheries, ce qui entrave le développement de solutions d’atténuation efficaces. Dans cette étude, 21 ans de données de pêche (2002-2022) ont été utilisés pour évaluer la déprédation par les requins et les odontocètes dans la pêcherie palangrière pélagique de thon en Nouvelle-Calédonie. À l’aide de modèles linéaires généralisés, l’année, la saison, l’effort, le temps de trempage et le bateau ont été identifiés comme des variables influençant significativement la probabilité de déprédation. Les résultats ont montré que bien que la déprédation par les requins soit plus fréquente que celle par les odontocètes (58,5 % contre 9,2 % des opérations de pêche), les requins endommagent une proportion moindre de poissons (3,9 % contre 12,3 %) sur la période d’étude. Contrairement aux requins, les odontocètes prédatent sélectivement les thons, avec une occurrence maximale pendant les périodes de fortes captures de thon, suggérant une co-occurrence avec les activités de pêche. Ensemble, ces résultats indiquent que la déprédation dans la pêcherie de Nouvelle-Calédonie est élevée par rapport à d’autres régions et fournissent des informations essentielles sur les dynamiques et les impacts de ce phénomène, constituant ainsi une base pour envisager des options de gestion et d’atténuation.

/
Référence :Rhoda Fofack, G., Mazé, C., Safi, G., Lejart, M., Chauvac, N., Therme, M., Ragueneau, O., Le Loc’h, F., Niquil, N., “Socio-political acceptability of floating offshore wind farms in France: challenges and perspectives for marine governance towards sustainability”, Ocean & Coastal Management, 236, 01/04/2023

Résumé

Au début des années 2010, le gouvernement français a officiellement lancé sa stratégie de transition énergétique dédiée aux énergies renouvelables en mer. Depuis 2011, le gouvernement a lancé plusieurs appels d’offres pour la construction de parcs éoliens commerciaux fixes en mer dans la Manche et au large de la côte atlantique. Parallèlement, au milieu des années 2010, l’État français s’est intéressé à l’éolien flottant, avec la planification de quatre fermes pilotes au large des côtes atlantiques et méditerranéennes. Bien que le secteur de l’énergie éolienne en mer soit en pleine croissance en Europe, le déploiement de l’énergie éolienne flottante en mer n’en est qu’à ses débuts. L’éolien offshore flottant représente une avancée technologique majeure, permettant d’exploiter des ressources énergétiques en mer encore hors de portée, mais reconnues comme plus abondantes. En plus de renforcer le positionnement stratégique de la France parmi les pays pionniers en Europe pour le développement d’une technologie de plus en plus aboutie, l’éolien flottant présente d’autres atouts : diversification du mix français d’énergies renouvelables en mer, amélioration d’une filière offshore apparemment moins controversée ou perturbée que son homologue fixe en fond de mer (en termes de cohabitation avec les autres usages maritimes et de préservation des écosystèmes marins). Afin de mieux comprendre les obstacles sociopolitiques à l’implantation de parcs éoliens flottants, nous avons mené une étude sur le processus de gouvernance locale autour de l’implantation de l’un des premiers parcs éoliens offshore flottants en France, dans le Golfe de Gascogne. Cette étude se concentre sur l’analyse des perceptions des impacts des éoliennes flottantes par les décideurs impliqués dans le processus de validation de l’étude d’impact environnemental : comment ces décideurs perçoivent-ils, valorisent-ils et se rapportent-ils à l’écosystème marin en présence d’une éolienne flottante ? Comment les facteurs écologiques influencent-ils la prise de décision et quels sont les facteurs écologiques en jeu ? L’article applique une perspective de réseau dans l’analyse du système socio-écologique (SES) marin local pour : 1) identifier les variables socio-écologiques imbriquées et les réseaux socio-écologiques clés influençant le processus d’autorisation dans le secteur des OWF flottants en France, 2) analyser les positions de pouvoir et le fonctionnement des interactions à travers l’observation ethnographique d’un processus politico-administratif, et questionner de manière pragmatique la gouvernance environnementale de la transition énergétique vers le développement durable.

Référence :Comptes rendus. Elspeth Probyn, Eating the Ocean, Durham, Duke University Press, 2016, 192 p. dans
Sociétés maritimes et mondes de la pêche. Annales. Histoire, Sciences Sociales
2023/2 78e année. Éditions de l'EHESS, 240 pages

Résumé

Cet ouvrage s’inscrit dans la littérature émergente autour de l’écologie queer, des études sur l’autre-qu’humain et de l’anthropologie multi-espèces. Elspeth Probyn retrace ici les enchevêtrements complexes entre les poissons, les humains et les lieux, dans la lignée des travaux de l’anthropologue Anna L. Tsing. L’autrice conçoit ce travail comme une tentative de nous donner accès à des mondes queer, construits par les interrelations, où poissons, bivalves et humains s’entremangent, où culture et nature s’entrelacent et où la chercheuse et son terrain se nourrissent mutuellement. L’écriture de cet ouvrage semble être une opportunité pour E. Probyn, professeure de Gender and Cultural Studies à l’université de Sydney et directrice du Sustainable Fish Lab, de concilier les différentes facettes de son identité et de son approche scientifique. Elle agrémente son raisonnement intellectuel de photographies prises au cours de ses recherches et d’illustrations de Morgan Richards représentant les interrelations entre espèces.
L’ouvrage se démarque par la stratégie narrative adoptée. E. Probyn fait dialoguer ses souvenirs d’interactions avec des espèces marines, son travail de recherche bibliographique et les nombreux entretiens qu’elle a pu réaliser avec les gens de mer et les communautés côtières. Une lecture édifiante enrichie par la densité d’informations, les récits, la variété des problématiques abordées et par la cohérence du tissage entre ces dernières. En nous conviant à partager son intimité avec l’océan, l’autrice socialise et humanise les politiques de la mer…

/
Référence :Justine Réveillas, Cosma Cazé, Anatole Danto. La solidarité écologique : une solution juridique à la problématique des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne ?. Droit et Cultures, 2023, 84 (2022-2), ⟨10.4000/droitcultures.8827⟩. ⟨hal-04133406⟩

Résumé

La présente réflexion est issue de travaux collectifs sur l’analyse de la controverse autour des captures accidentelles de mammifères et d’oiseaux marins dues à la pêche dans le Golfe de Gascogne. Dans ce cadre, les leviers et blocages à une prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans le processus de décision politique et de gestion des captures accidentelles sont étudiés. Parmi les leviers, nous évaluons la pertinence du principe de solidarité écologique issu du code de l’environnement dans la résolution du conflit. Par conséquent, cet article est l’occasion de tester l’application de ce principe et ses conséquences éventuelles face à la problématique des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne et au-delà.

/
Référence :Camille Mazé et Olivier Ragueneau, La solidarité écologique de la science à l’(in)action publique, VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement [En ligne], Hors-série 37 | Décembre 2022

Résumé

Cet article est destiné à discuter des conditions de possibilité et d’impossibilité de faire du concept juridique (et donc normatif) de solidarité écologique, un instrument efficace pour renforcer l’entrée des politiques publiques dans la transformation vers la soutenabilité. Pour ce faire, il propose de décrypter de manière épistémologique et théorique, les dichotomies socialement construites telles que nature/culture, science/décision ou encore humains/non-humains, et qui structurent aujourd’hui encore les formes de gouvernabilité de nos environnements et des ressources naturelles dont nous dépendons. Nous soutenons que, dans le contexte du changement global, les régimes de gouvernement des relations humains/milieu doivent être réinventés, adaptés à la complexité, au changement et aux incertitudes, défragmentés et désectorisés afin de mieux intégrer les interdépendances comme substrat même de la soutenabilité. Le concept de gouvernance des socio-écosystèmes, fondamentalement basé sur la reconnaissance du principe de solidarité écologique au fort pouvoir transformateur, a selon nous la capacité de rendre ce principe opérationnel pour les politiques publiques. Mais pour ce faire, il est nécessaire de procéder à une introspection anthropologique et à une analyse combinée entre sciences sociales et sciences de la nature, seule capable de mettre au jour les conditions de possibilité et d’impossibilité du transfert de ce concept de la science juridique et de l’écologie elle-même, à l’action publique environnementale. C’est tout l’enjeu de cet article que d’expliciter ce qu’il ressort de cette analyse critique : au-delà des incitations, des injonctions normatives et des initiatives éparses, l’institutionnalisation de la transformation vers la soutenabilité continue d’être freinée à cause de trois types d’asymétries (gaps), étroitement imbriquées : la connaissance, l’implémentation et le pouvoir.

/
Référence :Cosma Cazé, Camille Mazé, Anatole Danto, Hanieh Saeedi, Dan Lear, et al.. Co-designing marine science beyond good intentions: support stakeholders empowerment in transformative pathways. ICES Journal of Marine Science, 2022, Co-Designing Science for the Ocean We Want, fsac155, ⟨10.1093/icesjms/fsac155⟩. ⟨hal-03752272⟩

Résumé

De plus en plus d’appels sont lancés à la science pour qu’elle innove en associant les parties prenantes à la création des connaissances marines, afin de créer un impact au-delà des laboratoires et de contribuer à l’autonomisation des communautés locales lorsqu’elles interagissent avec les écosystèmes marins et côtiers. En tant que groupe transdisciplinaire de scientifiques travaillant sur des projets de recherche en co-conception, ce document s’appuie sur nos expériences pour mieux définir le concept et chercher à améliorer le processus de co-conception. Nous mettons en évidence les principaux obstacles qui empêchent les processus de co-conception de contribuer à accroître la capacité des parties prenantes à produire les effets escomptés sur la politique marine. Nous suggérons que l’engagement des parties prenantes nécessite de surmonter la résistance aux sources de connaissances non scientifiques et de prendre en compte les asymétries de pouvoir dans la gouvernance et la gestion des océans. Nous soutenons que le pouvoir et la politique doivent être placés au cœur même de la production d’une science marine co-conçue et doivent être un aspect de la facilitation elle-même. Dans cet article, nous visons à fournir des idées pour naviguer tout au long de l’aventure de l’engagement des parties prenantes, avec la perspective critique nécessaire pour rendre ce processus socialement et environnementalement efficace.

/
Référence :Camille Mazé, Camille Cherques, Anatole Danto, Justine Réveillas, Cosma Cazé. Ocean Whistleblowers: Women’s Contributions to Marine Knowledge and Conservation. Cybium : Revue Internationale d’Ichtyologie, 2022, Saint-Pierre and Miquelon, 46 (4), pp.349-355. ⟨10.26028/cybium/2022-464-003⟩. ⟨hal-03693654⟩.

Résumé

Cet article se concentre sur les parcours de femmes scientifiques – Rachel Carson, Anita Conti, Aliette Geistdoerfer, Elinor Ostrom et Elisabeth Mann Borgese – qui ont eu un impact majeur sur la conservation de l’océan. À travers ces portraits de femmes scientifiques du monde occidental, nous présentons leur trajectoire dans le monde professionnel de la mer, un milieu largement dominé par les hommes. Leurs travaux ont contribué à mieux connaître les écosystèmes marins et les communautés côtières qui vivent de la mer, tout en alertant sur les dangers de la surexploitation et la nécessité de mieux préserver l’océan. Elles ont toutes contribué à faire de la conservation de l’environnement marin un enjeu politique international. Dès lors, il convient d’explorer le patrimoine immatériel de ces courageuses pionnières, afin de comprendre leur impact sur les générations de scientifiques d’aujourd’hui. Les auteurs visent à contribuer au recadrage historique et sociologique de l’épistémologie des sciences océaniques. L’objectif de cet article n’est pas de fournir une analyse sociologique de genre, mais plutôt de donner un aperçu des femmes leaders dans les sciences océaniques qui ont ouvert la voie vers de nouvelles façons de penser l’océan et sa gouvernance.

/
Référence :Paul Tixier, Christophe Guinet, Chloé Faure, Anatole Danto, Camille Mazé. Les terres australes françaises, terrain d’expérimentation de la solidarité écologique. Approche intégrée pour la résolution des conflits pêcheries – mégafaune marine. VertigO : La Revue Électronique en Sciences de l’Environnement, 2022, HS 37 (Hors-série 37)

Résumé

La coexistence humains – non humains (ici espèces animales), cristallisée autour de compromis entre viabilité des activités socio-économiques, sécurité alimentaire des populations humaines et conservation de la faune, est devenue un défi sociétal et environnemental majeur. Ce défi constitue un cadre expérimental privilégié pour mettre le principe de solidarité écologique à l’épreuve du terrain. En milieu marin, le conflit global entre pêcheries et mégafaune s’est récemment intensifié et sa résolution est freinée par la complexité des enjeux socio-écosystémiques locaux et le manque d’expertise et de gestion trans-sectorielle. Dans cette étude, nous utilisons le cas de la pêcherie palangrière opérant autour des terres australes françaises Crozet et Kerguelen pour examiner comment les acteurs se sont mobilisés et réorganisés au cours des 30 dernières années en réponse à deux forts conflits avec la mégafaune : les captures accidentelles d’oiseaux marins et la déprédation par les cétacés (individus se nourrissant sur la capture de pêche). À partir de cette analyse, nous proposons des modèles basés sur le concept de socio-écosystème pouvant être appliqués à d’autres situations de conflits humains – non-humains.

/
Référence :Cosma Cazé, Justine Réveillas, Anatole Danto, Camille Mazé. Integrating Fishers' Knowledge Contributions in Marine Science to tackle bycatch in the Bay of Biscay. Frontiers in Marine Science, 2022, Co-creating Knowledge with Fishers: Challenges and Lessons for Integrating Fishers' Knowledge Contributions into Marine Science in Well-Developed Scientific Advisory Systems, ⟨10.3389/fmars.2022.1071163⟩. ⟨hal-03867862)

Résumé

La question des prises accessoires fait l’objet d’une attention considérable de la part des politiques, des médias et des scientifiques. Les prises accessoires sont l’une des principales causes de mortalité en mer pour les petites espèces de cétacés et les oiseaux de mer. Les scientifiques lancent des alertes concernant les effets potentiels sur la structure de l’écosystème et s’orientent de plus en plus vers la recherche-action. Les décideurs sont confrontés à un compromis politique, avec une pression croissante de la part de la Commission européenne et des organisations non gouvernementales internationales pour mettre en œuvre des mesures d’atténuation telles que la fermeture spatio-temporelle des pêcheries, ce qui pourrait présenter un risque d’altération du bien-être de l’industrie de la pêche à court terme. Le processus de co-création de connaissances sur les prises accessoires est essentiel pour mieux comprendre les interactions entre les pêcheurs et les espèces et pour élaborer des réglementations adaptées aux spécificités locales, en vue d’une gestion adaptative et inclusive des pêcheries fondée sur les écosystèmes. Mais le processus de co-création de connaissances est entravé par les tensions entre les intérêts des parties prenantes, le climat de méfiance, la couverture médiatique dense et les asymétries de pouvoir entre les acteurs. Parallèlement, la dégradation rapide de la biodiversité exige l’élaboration rapide de réglementations. Pour comprendre la dynamique complexe des systèmes mise en évidence par ces conflits, il faut analyser la dimension sociopolitique des interactions entre la pêche et la biodiversité marine. Basé sur une série d’entretiens ethnographiques avec les différents acteurs impliqués dans les projets de réduction des prises accidentelles dans le Golfe de Gascogne, cet article explore comment la co-création de connaissances à travers les conflits et la collaboration entre les chercheurs et les pêcheurs peut générer un apprentissage collectif pour les politiques de réduction des prises accidentelles. Nous adoptons une approche épistémologique, dans le but de promouvoir la transparence dans les échanges entre chercheurs et pêcheurs et d’éclairer la prise de décision à différentes échelles de gouvernance. Nous soutenons que la co-création de connaissances sur les prises accessoires ne doit pas viser le consensus. Nous concluons que la reconnaissance de la présence de conflits entre les parties prenantes, la compréhension de leurs racines et de leur impact sur le processus de co-conception peuvent permettre d’identifier les facteurs de dépendance au sentier qui entravent la capacité d’adaptation des institutions. En outre, nous soulignons le rôle clé des organes représentatifs des pêcheurs dans la co-création de connaissances et l’importance d’améliorer notre compréhension de la perception qu’ont les pêcheurs de leur représentation politique.

/
Référence :Danto, A., Mazé, C., Macadré, T., Pertel, L., « Conserver ou exploiter une ressource naturelle vivante. Le cas épineux du phoque, une controverse bien ancrée dans la dichotomie Nature/Culture », Revue Internationale d’Ethnographie, 2020.

Résumé

Cet article se propose de réaliser une nouvelle exploration de l’antagonisme Nature/Culture en s’intéressant à la problématique de la chasse aux mammifères marins, et plus particulièrement, la chasse aux phoques. Des enquêtes ethnographiques menées sur différents terrains de l’aire culturelle européenne permettent un renouvellement de l’approche sur ce sujet maintes fois traité de la chasse aux phoques par différentes publications. S’appuyant ainsi sur un terrain de moyenne immersion auprès de certaines communautés côtières de trois pays, ce travail propose une réévaluation de la controverse autour de la chasse au phoque, face à l’avancée des concepts, mais aussi des instruments politiques, notamment supranationaux, et de l’évolution de rôle des acteurs, entre humains et non-humains

Référence :Julien Weisbein, « Dans l’atelier de la ‘’surfonomie’’. Monétariser les vagues pour mieux les défendre, de la Californie à la baie de Saint-Brieuc », Revue d’anthropologie des connaissances, 16(2), 2022.

Résumé

La « surfonomie » (de l’anglais surfonomics, contraction de surf et economics) est une méthode élaborée par des associations de protection de l’environnement issues du monde du surf pour évaluer la « valeur non marchande » des vagues, c’est-à-dire leur attribuer une valeur monétaire en déployant les marchés qui leur sont indirectement attachés. Elle entend ainsi contrebalancer l’approche monétarisée d’une politique de développement économique par la monétarisation d’un choix de conservation qui, lui, ne résulte pas directement d’un mécanisme de marché. Pénétrer l’atelier surfonomique permet alors de retracer cette méthode sous trois angles : les espaces sociaux dans lesquels elle émerge, les formes de scientificité qu’elle se donne et les usages pratiques auxquels elle donne naissance, à travers l’exemple d’une controverse liée au projet de parc d’éoliennes off-shore en baie de Saint-Brieuc.

Référence :Mawyer, Alexander & Bambridge, Tamatoa & Mazé, Camille. (2021). Conceptualizing the sustainable use of wild species: Marine cone snails in French Polynesia in Rice, J., Ticktin, T., Díaz -Reviriego, I., Furukawa, T.,
Gandiwa, E., Lavadinović, V., Margayan, L., Pascua, P., Sathyapalan, J. Akachuku, C. and
Hallosserie, A. (2022). Chapter 2: Conceptualizing the sustainable use of wild species. In:
Thematic Assessment Report on the Sustainable Use of Wild Species of the Intergovernmental
Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. Fromentin, J.M., Emery,
M.R., Donaldson, J., Danner, M.C., Hallosserie, A., and Kieling, D. (eds.). IPBES Secretariat,
Bonn, Germany.
Référence : Caroline Akachuku, Isabel Díaz-Reviriego, Takuya Furukawa, Edson Gandiwa, Zimbabwe Lusine, et al.. Chapter 2. Conceptualizing the sustainable use of wild species 1,2. IPBES Sustainable Use of Wild Species Assessment, 2022, ⟨10.5281/zenodo.6053970⟩. ⟨hal-03928360⟩

Résumé

Il s’agit de la version finale du chapitre 2 du rapport d’évaluation sur l’utilisation durable des espèces sauvages. Une version mise en page du rapport d’évaluation complet sera disponible dans les mois à venir. Les auteurs sont classés par ordre alphabétique avec, entre parenthèses, leur(s) pays de citoyenneté, séparés par une virgule s’ils en ont plusieurs ; et, après une barre oblique, leur pays d’affiliation, s’il est différent de celui ou de ceux de leur citoyenneté, ou leur organisation s’ils appartiennent à une organisation internationale. Les pays et organisations ayant désigné les experts sont listés sur le site de l’IPBES (à l’exception des auteurs contributeurs qui n’ont pas été désignés).

/
Référence :Julie Furiga, Mathieu Rateau, Anatole Danto, Camille Mazé. Planification de l'Espace Maritime français et Documents Stratégiques de Façades : une contribution des sciences sociales du politique à l'analyse des freins et leviers à la simplification. [Rapport de recherche] CEREMA DTec REM; MTE/DEB; MM/DGAMPA. 2022, pp.38. ⟨hal-03674190⟩

Résumé

Les politiques publiques maritimes françaises, et plus largement, les politiques communautaires et supranationales, font aujourd’hui face à de fortes tensions entre visions conservationnistes, accrues par le contexte du changement global, et les visions historiques des usagers de la mer « libre ». En lien direct avec la montée en puissance de la notion de « gouvernance de la mer », élaborée en regard du paradigme du développement durable censé mieux intégrer les enjeux et intérêts diversifiés, la construction des politiques de la mer est également de plus en plus questionnée à travers la participation et de la représentation démocratique. Ceci vaut particulièrement pour l’Occident, où la place du « citoyen » dans les processus décisionnels et leurs édifications, est mise au coeur de la fabrique des politiques publiques maritimes grâce à la concertation publique et l’établissement de conseils multi-acteurs (exemple des conseils de gestion des Parcs Naturels Marins en France). La « mainmise » de l’État sur la mer, objet régalien par excellence, est fréquemment remise en question par les partisans de « la gouvernance ». Censée laisser une place plus grande aux diverses catégories d’acteurs impliqués et permettre de construire des instruments basés sur les principes de la déconcentration, la décentralisation ou encore la différenciation, « la gouvernance », constitue encore bien souvent, dans le domaine maritime, « une illusion bien ancrée » (Billé, 2006).

La planification de l’espace maritime incarne ces questionnements et enjeux, en particulier dans la dimension d’un besoin de simplification pour être mieux appropriée et mise en oeuvre. Dans un contexte de diversification et de densification des enjeux maritimes et littoraux, la « planification de l’espace maritime est le processus par lequel les autorités concernées des États membres analysent et organisent les activités humaines dans les zones maritimes pour atteindre des objectifs d’ordre écologique, économique et social » (Directive 2014/89/UE du Parlement européen et du Conseil européen). Souhaitée intégrée, adaptative, stratégique et participative (Mazé, 2020), la planification de l’espace maritime porte des volontés de protection de l’environnement, de développement de l’économie bleue, tout autant que de gestion des conflits d’usages. Cependant, la coordination des diverses politiques publiques sectorielles en lien avec le milieu maritime et l’aménagement du territoire, la multiplicité d’échelons de déclinaisons territoriales, ainsi que la diversité des communautés d’acteurs à prendre en compte, correspondent aux réalités concrètes du terrain.

La réalisation d’une Politique Maritime Intégrée au sein de l’Union Européenne aborde des notions multisectorielles qui nécessitent une coordination (AFB-AMURE, Projet SIMNORAT). La déclinaison de la Directive (DC PEM – 2014), déjà transcrite en France, dès 2010, dans la loi ENE, s’est définie en une Stratégie Nationale (2017) et en Plans d’Actions, tout juste adoptés (2022). Conçus à l’échelle de 4 façades maritimes en France métropolitaine (et 4 bassins maritimes dans les Outre-Mer), les documents stratégiques de façades doivent assurer la triple fonction de décliner la SNML, de mettre en oeuvre la planification des espaces maritimes et d’intégrer les plans d’actions pour le milieu marin (issus de la DC SMM) (AFB, Cerema, 2017).

Partagée entre un volet stratégique et une phase opérationnelle, la mise en oeuvre des DSF est calibrée sur des cycles de 6 ans. La panification en mer et sur le littoral tient compte des enjeux environnementaux et donc d’adaptation au changement climatique, tout en s’inscrivant dans les ambitions portées par la «croissance bleue». En pratique, la démarche doit mettre en application les principes tels que l’atteinte d’un bon état écologique, le déploiement de la GIZC à l’interface terre-mer, le développement de projets de territoire ou encore, la mise en oeuvre d’une gouvernance, notamment pour mettre en perspective les planifications sectorielles des différents acteurs impliqués en mer et sur le littoral2 (Mazé et Vye, 2020).

Dans ce contexte, le CEREMA, sous l’impulsion du MTE et du MM (DEB et toute nouvelle DG AMPA), a souhaité interroger la communauté scientifique sur la notion de simplification du cycle de planification de la mer et du littoral, à travers une analyse critique des processus d’établissement des DSF. L’objectif est de formuler des recommandations de travail en vue du prochain cycle de la DC PEM, identifiables grâce aux réflexions et travaux de ce projet.

C’est dans ce cadre que nous avons souhaité mener une démarche d’enquête analytique et empirique, au prisme des outils des sciences sociales du politique et du concept de gouvernance des socio-écosystèmes. Cette perspective doit permettre de mettre en lumière les points de blocage (résistance) et les leviers d’actions (facilitateurs) concernant l’élaboration, l’appropriation et la mise en oeuvre, sur le terrain, par les acteurs concernés des DSF. La problématique soulevée, invite à interroger dans un premier temps, les notions de « simplification » et de « rôle » porté par les Documents Stratégiques de Façade.

/
Référence :Dahou, T. & Mazé, C (dir.), « La privatisation des territoires et ressources maritimes en acte », Vertigo – la revue de l’Environnement, HORS-SÉRIE 33 | mars 2021

Résumé

Comment l’océan est-il construit socialement ? Cela a été appréhendé à travers les méthodes des sciences sociales par la géographie, le droit, l’économie et l’histoire, mais peu par la sociologie, l’anthropologie ou encore la science politique. Les articles de ce numéro spécial de [VertigO] – La revue électronique en science de l’environnement qui s’intitule « La mer, un construit politique. La privatisation des territoires et des ressources maritimes en acte » contribuent à combler cette lacune en partant de différentes approches et en mobilisant l’anthropologie, la sociologie politique, le droit et la géopolitique dans l’analyse de l’objet « gouvernance des mers et des océans ». À cet effet, ce projet collectif cherche à proposer une vision plurielle des modalités d’étude des questions de pouvoir sur les enjeux maritimes par une analyse des conditions sociales et politiques de leur production.

/
Référence :Niquil, N., Scotti, M., Fofack-Garcia, R., Haraldsson, M., Thermes, M., Raoux, A., … & Mazé, C., « The Merits of Loop Analysis for the Qualitative Modeling of Social-Ecological Systems in Presence of Offshore Wind Farms », Frontiers in Ecology and Evolution, 2021.9, 35
/
Référence :MAZÉ C., Le concept de transformation vers la soutenabilité : de la science à l’(in)action publique. Le cas brûlant de la gouvernance des socio-écosystèmes marins et côtiers dans le climat du XXI e siècle, HDR en science de l’environnement, Université de La Rochelle, 2020

Résumé

Le concept de transformation vers la soutenabilité connaît aujourd’hui un succès florissant dans la littérature en sciences l’environnement et au-delà. Évoluant au croisement des concepts de résilience des écosystèmes en écologie et de gouvernance des socio-écosystèmes en sciences sociales appliquées à la gestion des territoires et des ressources naturelles dans la filiation de l’économie écologique, le paradigme de transformation accorde une importance fondamentale aux politiques publiques et à l’action collective dans l’avènement d’une gestion systémique, intégrative et adaptative des relations homme/milieu. Décrit dans la littérature de manière théorique (normative) et à partir de l’observation de cas concrets (empiriques), ce concept est censé permettre de faire face au changement global grâce à ses vertus transformatives et à sa capacité à faire face aux chocs, à absorber les incertitudes et la complexité. Une approche qui se veut plus proactive et radicale que celles d’adaptation et de transition et qui impliquerait de revoir nos manières de penser et de faire à travers un changement de représentations, de valeurs et de pratiques. Dès lors, il convient de passer cette incitation au changement de paradigme, au crible des sciences sociales du politique, en les combinant avec les sciences de la nature, de manière à contribuer au projet d’une écologie globale, critique et constructive permettant d’envisager les trajectoires de possibilité ou d’impossibilité de transformation vers la soutenabilité. C’est tout l’enjeu de ce mémoire d’Habilitation à diriger des recherches que de présenter les cadres d’une démarche réflexive et opérationnelle sur les catégories analytiques qui tendent à devenir des catégories d’intervention publique en vue de la transformation, comme celles de gouvernance des socio-écosystèmes et de gestion adaptative, placés au cœur de ce mémoire. Il se donne ainsi pour objectif de fournir des clefs pour diagnostiquer et infléchir les trajectoires d’insoutenabilité des territoires, des ressources naturelles et des sociétés qui en dépendent, dans le contexte du changement global. Pour ce faire, il se propose de redonner toute sa place au politique, en faisant de l’étude du pouvoir dans ses interactions avec les savoirs, un élément fondamental de la compréhension des processus de décision en matière de gestion environnementale. Ce mémoire ouvre ainsi un nouveau chantier de recherche et d’action sur la transformation et la recherche transformationnelle elle-même, à travers l’étude de la gouvernance des enjeux marins et côtiers, où ces questions se posent avec force. La première section dresse le bilan des activités de recherche à l’interface nature/culture qui permettent d’aller vers une approche d’écologie globale, intégrant les sciences humaines et les sciences de la nature dans la perspective interdisciplinaire des sciences de la complexité. La deuxième section propose une approche réflexive du concept de transformation, en le mettant à l’épreuve de la gouvernance des mers et des océans mise en œuvre en vue de leur gestion durable. La troisième section présente un extrait de travaux choisis pour étayer les deux premières.

Référence :Camille Mazé, Catherine Meur-Ferec. Littoral. Nicolas Kada, Romain Pasquier, Claire Courtecuisse, Vincent Aubelle. Dictionnaire encyclopédique de la décentralisation, Berger-Levrault, 2017, Hors collection, 978-2-7013-1921-6. ⟨hal-01777547⟩

Camille Mazé et Didier Vye, Dictionnaire des politiques territoriales, ous la direction de Romain Pasquier, Sébastien Guigner et Alistair Cole, 2020, Presses de Sciences Po

Résumé

Explorez l’univers des collectivités locales à travers plus de 170 entrées thématiques, réunies au sein d’une somme inédite !

Mondialisation, réformes des administrations publiques locales, inflation normative, crise de la démocratie représentative, complexité des relations centre-périphérie ou encore tensions financières… Autant de phénomènes qui redessinent les contours contemporains de la décentralisation.

Alors que le langage et la pratique de la décentralisation se complexifient et s’internationalisent, l’ambition première de ce dictionnaire encyclopédique est de mettre à disposition des lecteurs une source scientifique claire, précise et, autant que possible, exhaustive.

Synthèse inédite, ce dictionnaire explore l’univers de la décentralisation, ses ressorts sociaux, politiques et culturels, son cadre juridique, ses institutions, ses acteurs et les politiques publiques mises en œuvre. Rédigé par des auteurs aux compétences variées, tant universitaires que professionnelles, il offre un point de vue complet et nouveau sur la fabrique des libertés locales.

Construit dans une logique pluridisciplinaire, pédagogique et pratique, il analyse les mécanismes de la décentralisation et ses notions fondatrices. Son index thématique et les références bibliographiques permettent d’appréhender les sujets dans leur globalité et de prolonger leur étude.

Véritable état du savoir sur la décentralisation, ce dictionnaire met à la disposition de tous –décideurs, praticiens, enseignants, chercheurs, étudiants – un savoir clair et directement mobilisable.

Conçu et dirigé par Nicolas Kada (université de Grenoble Alpes), Romain Pasquier (CNRS – Sciences Po Rennes), Claire Courtecuisse (université de Grenoble Alpes) et Vincent Aubelle (université Paris-Est – Marne-la-Vallée), ce dictionnaire réunit les contributions de près de 150 auteurs dont les notres sur le Littoral.

Situé à l’interface terre-mer, le littoral est soumis à une intense dynamique biophysique et se trouve très convoité par les sociétés qui l’occupent (eldorado résidentiel et touristique, interface industrialo-portuaire, écosystème à la fois paysage et ressource). Il est aussi particulièrement sensible aux changements climatiques et vulnérables aux aléas divers (érosion, submersion, pollutions, spéculation foncière, conflits d’usages). Ainsi, le littoral est considéré comme « une entité géographique qui appelle une politique spécifique d’aménagement, de protection et de mise en valeur ». C’est tout l’enjeu de « l’aménagement du littoral », qui peut être retracé pour le cas français en quatre grandes étapes depuis les années 1950.
Durant la période de forte croissance économique et démographique qu’ont symbolisé les Trente Glorieuses (1945-1975), l’État français, selon une logique top down d’inspiration jacobine, impulse une planification de l’aménagement du territoire en général et des espaces littoraux en particulier. Ces derniers font l’objet d’importantes opérations d’aménagement d’intérêt national pilotées par la DATAR et financées par l’État selon une logique de développement économique organisé. Deux fonctions du littoral sont ainsi valorisées dans un contexte de concurrence internationale et de consommation de masse : 1) la fonction d’interface à travers la construction de vastes zones industrialo-portuaires (Dunkerque, Fos-sur-Mer), destinées à participer à la logique de la maritimisation des échanges économiques mondiaux, 2) la fonction récréative avec la construction planifiée de stations balnéaires sur le littoral languedocien, puis le long de la côte aquitaine dans un contexte de forte démocratisation du tourisme…

/
Référence :Anatole Danto, Camille Mazé, Olivier Ragueneau. Sur le terrain de l’océanographie politique : carnets de terrain, ethnographie multi-sites et modes de gouvernement de la mer au croisement des sciences sociales et des sciences de la nature. Social Science Information, 2018, 57 (3), pp.448-475. ⟨10.1177/0539018418794329⟩. ⟨hal-01859097⟩.

Résumé

Cet article présente une partie des « carnets de terrain » des membres du groupe ApoliMer (Anthropologie politique de la Mer / Approche éco-politiste de la mer). Ce réseau thématique pluridisciplinaire international (RTPi) du CNRS s’intéresse aux modes de gouvernement de la mer, en combinant sciences sociales du politique, sciences de la nature et sciences de l’ingénieur. Tout au long du texte, une partie des matériaux ethnographiques issus des enquêtes de terrain de l’équipe basée au Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR) à Brest, est mobilisée pour décrire la manière dont les chercheurs décryptent les formes de gouvernement des terrains maritimes et littoraux, dans une étroite interdisciplinarité. Cet article est l’occasion d’exposer la genèse et l’évolution du RTPi, au travers de différentes “saisons” de recherches ayant marqué son existence, depuis sa naissance en 2013–2014.

/
Référence :Mazé C., Coston-Guarini J., Danto A., Lambrechts A., Ragueneau O., “Dealing with impact. An interdisciplinary, multi-site ethnography of Environmental Impact Assessment in the coastal zone”, Natures Sciences Sociétés, EDP Sciences, 2019, 27.

Résumé

Le projet SPA (Savoir, Pouvoir, Avoir) (CNRS, 2017-2019) présenté dans cet article se concentre sur la manière dont la société française aborde la question de l’impact environnemental – de son évaluation et sa mesure à son traitement. Le processus réglementaire de l’ « étude d’impact environnemental » qui consiste en l’analyse préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur l’environnement est donc placé ici au cœur de nos préoccupations dans ce projet qui considère l’impact comme un objet frontière, à l’intersection de plusieurs champs, permettant de saisir l’architecture et la dynamique des relations entre savoir (savoir scientifique et profane), pouvoir (pouvoir et décision) et avoir (économie/appropriation). Pour ce faire, nous proposons de saisir les différents intérêts qui s’agrègent autour de la gestion durable des socioécosystèmes côtiers. Trois sites ont été choisis selon un gradient nord-sud dans des sites de recherche écologique à long terme : la rade de Brest et la mer d’Iroise, la réserve naturelle nationale des îles françaises de l’océan Austral et la collectivité d’outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon. L’approche du projet SPA consiste à lier concrètement les sciences sociales, les sciences naturelles et les sciences de l’ingénieur sur ces sites d’étude, dans une approche interdisciplinaire multi-sites et multi-échelles qui permet de mettre au jour les conditions de possibilité (ou d’impossibilité) de mise en œuvre d’une gestion soutenable des socio-écosystèmes côtiers.

Référence :Julien Weisbein, « S’engager au nom de la vague. L’exemple de Surfrider Foundation Europe », in Ludovic Falaix, dir., Surf à contre-courant. Une odyssée scientifique, Bordeaux, Editions de la MSHA, 2019, p. 289-305

Résumé

La codification et la normalisation des pratiques renvoient à la modernité sportive où seule compte l’excellence. Quant à la post-modernité, elle plébiscite le jeu avec la pesanteur et la gravité afin d’éprouver l’extase et le vertige de l’activité physique sans poursuivre d’autre motif d’existence que de jouir de l’instant présent. Les contributions réunies dans cet ouvrage s’efforcent de dépasser ce clivage en considérant que le surf n’est pas uniquement le sanctuaire des performances ou passions sportives, mais qu’il est aussi, et surtout, une expérimentation charnelle de l’intensité de l’être-au-monde.
Surfeurs pour la plupart d’entre eux, et ainsi forts d’une « participation observante », les auteurs de cet ouvrage adoptent un nouveau point de vue fondé sur l’analyse du sensible, de l’intime, de l’imaginaire, et des interactions symboliques. En questionnant le sens que les surfeurs donnent à leurs existences, ces recherches révèlent que les accomplissements inhérents à cette pratique singulière dépassent les frontières du champ sportif ; qu’ils recouvrent des dimensions culturelles, sociales, esthétiques, éthiques et politiques dont la portée dépend étroitement de la profondeur des relations à la Nature, au Corps, à Soi, à l’Autre, et à l’Espace.
Le surf est envisagé comme une épiphanie des dynamiques sociales, c’est-à-dire un marqueur emblématique d’une société en transition. Inscrites à contre-courant, ces recherches entendent consacrer la légitimité du surf en sciences humaines et sociales.

/
Référence :Camille Mazé, Anatole Danto. The French CNRS/MITI SPA ("Savoir, Pouvoir, Avoir") Project: For a cross-fertilization between the social sciences of politics and the sciences of the marine environment in the study of the governance of marine and coastal social-ecological systems in order to foster transformation towards sustainability. IASSA Northern Notes - Issue 51 (Spring/Summer 2019), 2019, pp.14-15. ⟨hal-02282365⟩

Résumé

Le projet SPA (Savoir Pouvoir Avoir) consiste à ouvrir la boîte noire de la “gouvernance” des systèmes socio-écologiques, à partir d’un regard croisé entre des sites en métropole et dans les outre-mers français et autour de trois pêcheries : la rade de Brest et Iroise (zone atelier Brest Iroise et pêcheries de coquilles Saint-Jacques), l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon (concombre de mer, holothuries), les terres australes antarctiques et subantarctiques françaises (TAAF – zone atelier ZATA, légine)

/
Référence :Bretagnolle V., Benoit M., Bonnefond M., Breton V., Church J. M., Gaba S., Gilbert D., Gillet F., Glatron S., Guerbois C., Lamouroux N., Lebouvier, M. Mazé C., Mouchel J.-M., Ouin A., Pays O., Piscart C., Ragueneau O., Servain S., Spiegelberger T., & Fritz H., « Action-orientated research and framework: insights from the French long-term social-ecological research network », Ecology and Society, 2019. 24(3):10.

Résumé

De nombreuses approches basées sur les systèmes socio-écologiques (SSE) ont été proposées pour résoudre les problèmes environnementaux. La plupart des cadres socio-écologiques développés à ce jour manquent toutefois de liens opérationnels clairs entre l’homme et la nature pour guider efficacement les SES vers la résilience. Un cadre conceptuel conçu pour être opérationnel est donc nécessaire, ainsi qu’un réseau de plateformes de recherche permettant de l’appliquer. Nous avons défini des processus de couplage explicites qui peuvent être utilisés comme leviers pour piloter un SES vers la durabilité. Nous avons proposé de formaliser un SES comme une entité dynamique composée de deux interfaces de couplage, à savoir la gestion adaptative et les services écosystémiques, toutes deux situées dans un contexte paysager afin de fournir un cadre d’action. Ces interfaces décrivent la manière dont les différents acteurs, y compris les chercheurs, bénéficient et gèrent les interactions complexes et changeantes entre les modèles biophysiques et sociaux. La compréhension des processus clés qui sous-tendent la dynamique des interactions, en particulier ceux qui s’appuient sur des processus de gestion adaptative, permettrait d’identifier des voies adaptatives pour les pratiques et les actions collectives, de fournir une base de connaissances essentielle aux décideurs politiques et de favoriser l’opérationnalité en tant que condition préalable d’un programme de recherche sur les SES. À l’aide de plusieurs exemples, nous avons expliqué pourquoi les plateformes de recherche socio-écologique à long terme constituent un réseau opérationnel idéal d’infrastructures de recherche pour mener une recherche orientée vers l’action et basée sur le lieu, ciblant la durabilité des SES.

/
Référence :Berman, M., Baztan, J., Kofinas, G., Vanderlinden, J.-P., Chouinard, O., Huctin J.-M., Kane A., Mazé, C., Nikulina, I., & Thomson, K., « Adaptation to climate change in coastal communities: findings from seven sites on four continents », 2019, Climatic Change, pp. 1-16.

Résumé

Le changement climatique a des effets de grande ampleur sur les services écosystémiques essentiels aux communautés côtières et à leurs moyens de subsistance, d’où la nécessité urgente de s’adapter. La plupart des études sur l’adaptation au changement climatique consistent en des descriptions narratives de cas individuels ou en une synthèse globale, ce qui rend difficile la formulation et le test d’hypothèses ancrées localement mais généralisables sur les processus d’adaptation. En revanche, les chercheurs de cette étude ont analysé les points clés de l’adaptation au changement climatique à partir d’un travail de terrain coordonné dans sept communautés côtières du monde entier, y compris dans les régions arctiques, tempérées et tropicales de quatre continents. Les communautés étudiées ont été confrontées à de multiples défis liés à l’élévation du niveau de la mer et au réchauffement des températures océaniques, notamment l’érosion côtière, l’augmentation de la salinité et les changements écologiques. Nous avons analysé la manière dont les communautés se sont adaptées aux effets du climat et aux autres forces de changement concomitantes, en nous concentrant sur les changements les plus importants pour les moyens de subsistance et les sociétés locales, ainsi que sur les obstacles à l’adaptation et les facteurs qui la favorisent. Bien que de nombreux facteurs aient contribué à l’adaptation, les communautés dotées de solides institutions locales auto-organisées semblaient mieux à même de s’adapter sans perte substantielle de bien-être que les communautés où ces institutions étaient faibles ou absentes. Ces institutions se caractérisent notamment par l’établissement et l’application de règles au niveau local et par la communication à tous les niveaux. Les institutions locales autonomes ont été associées à la gestion durable des ressources naturelles. Dans les communautés étudiées, des institutions analogues ont joué un rôle similaire pour atténuer les effets néfastes des changements environnementaux liés au climat. Les résultats suggèrent que les politiques visant à renforcer, reconnaître et prendre en compte les institutions locales pourraient améliorer les résultats de l’adaptation.

/
Référence :Raoux A., Lassalle G., Pezy J.P., Tecchio S., Safi G., Ernande B., Mazé C., Le Loc’h F., Lequesne J., Girardin V., Dauvin J.-C., Niquil N., « Measuring sensitivity of two OSPAR indicators for a coastal food web model under offshore wind farm construction », Ecological Indicators, Elsevier, 2019. 96, pp.728 – 738.

Résumé

Une combinaison d’outils de modélisation a été appliquée pour simuler les impacts de la construction du futur parc éolien offshore de Courseulles-sur-mer (baie de Seine, Manche) sur la structure et le fonctionnement de l’écosystème. Pour ce faire, des modèles de réseaux trophiques de l’écosystème ont été construits selon trois scénarios afin d’étudier l’effet de l’ajout de substrat (effet récif), de la restriction de la pêche (effet réserve) et de leur effet combiné, causés par le parc éolien offshore. En outre, les indices de l’analyse du réseau écologique et le niveau trophique moyen ont été dérivés afin d’étudier leur aptitude à détecter les changements dans l’état de l’écosystème. Notre analyse suggère des changements dans la structure et le fonctionnement de l’écosystème après la construction de l’OWF, la maturité de l’écosystème a été prédite pour augmenter, mais aucune altération de sa capacité de résilience globale.

/
Référence :Paul Tixier, Mary‐anneLea, Mark Hindell, Dirk Welsford, Camille Mazé et al., « When large marine predators feed on fisheries catches: Global patterns of the depredation conflict and directions for coexistence », Fish and Fisheries, Wiley-Blackwell, 2021, 22 (1), pp.31-53.

Résumé

L’océan Austral est un écosystème unique dont les ressources marines sont très convoitées. Il comprend la plus grande zone marine protégée au monde, dont la gestion est répartie entre les juridictions nationales et un certain nombre d’organismes internationaux et d’accords de coopération. La zone compte des acteurs locaux, nationaux et internationaux qui s’intéressent à toute une série d’activités, telles que la pêche, le tourisme et la recherche scientifique. Cet article met en lumière les liens entre le changement climatique et la gouvernance des territoires marins de l’océan Austral. Il met en lumière la complexité de la gouvernance de cette région marine, en s’intéressant à la conservation de la biodiversité, à l’exploitation des ressources et aux activités militaires. À l’aide d’une analyse socio-historique et d’observations ethnographiques, il examine de multiples domaines de décision, institutions, groupes et acteurs. Les questions examinées dans cet article comprennent les aires marines protégées, la gestion de la pêche et les impacts environnementaux de la fonte des glaces en Antarctique et des territoires subantarctiques français. Ces questions sont examinées sous l’angle de la connaissance et de la politique – une interface connaissance-politique. Des études de cas mettent en évidence les interactions entre les activités humaines et le changement climatique dans les écosystèmes de l’océan Austral. Des exemples concrets illustrent la gouvernance des écosystèmes et des ressources marines et démontrent les adaptations aux changements environnementaux qui affectent déjà les sociétés subantarctiques.

/
Référence :Choquet, A., Faure, C., Danto, A., Mazé, C., « Governing the Southern Ocean: the science-policy interface », Environmental Science & Policy, 2018. vol. 89, pp. 23-29

Résumé

L’océan Austral est un écosystème unique dont les ressources marines sont très convoitées. Il comprend la plus grande zone marine protégée au monde, dont la gestion est répartie entre les juridictions nationales et un certain nombre d’organismes internationaux et d’accords de coopération. La zone compte des acteurs locaux, nationaux et internationaux qui s’intéressent à toute une série d’activités, telles que la pêche, le tourisme et la recherche scientifique. Cet article met en lumière les liens entre le changement climatique et la gouvernance des territoires marins de l’océan Austral. Il met en lumière la complexité de la gouvernance de cette région marine, en s’intéressant à la conservation de la biodiversité, à l’exploitation des ressources et aux activités militaires. À l’aide d’une analyse socio-historique et d’observations ethnographiques, il examine de multiples domaines de décision, institutions, groupes et acteurs. Les questions examinées dans cet article comprennent les aires marines protégées, la gestion de la pêche et les impacts environnementaux de la fonte des glaces en Antarctique et des territoires subantarctiques français. Ces questions sont examinées sous l’angle de la connaissance et de la politique – une interface connaissance-politique. Des études de cas mettent en évidence les interactions entre les activités humaines et le changement climatique dans les écosystèmes de l’océan Austral. Des exemples concrets illustrent la gouvernance des écosystèmes et des ressources marines et démontrent les adaptations aux changements environnementaux qui affectent déjà les sociétés subantarctiques.

/
Référence :Olivier Ragueneau, Mélanie Raimonet, Camille Mazé, Jennifer Coston-Guarini, Laurent Chauvaud, Anatole Danto, Jacques Grall, Frédéric Jean, Yves-Marie Paulet, Gérard Thouzeau. « The impossible sustainability of the Bay of Brest? Fifty years of ecosystem evolution, interdisciplinary knowledge construction and key questions at the science-policy-community interface », Frontiers in Marine Science, 2018 (April), 5: 124.

Résumé

Dans cette contribution, l’étude des changements de l’écosystème de la baie de Brest au cours des 50 dernières années est utilisée pour explorer la construction de connaissances interdisciplinaires et soulever des questions clés qui doivent maintenant être abordées à l’interface science-politique-communautés. La baie de Brest est soumise à une combinaison de plusieurs aspects du changement global, notamment l’apport excessif de nutriments par les bassins versants et la prolifération d’espèces invasives. Ces perturbations interagissent fortement, affectant positivement ou négativement le fonctionnement de l’écosystème, avec des impacts importants sur les activités humaines. Nous relatons d’abord une cascade d’événements survenus au cours de ces cinq décennies, reliant les activités agricoles, les cycles biogéochimiques de l’azote et du silicium, l’hydrodynamique de la baie, la prolifération d’un suspenseur benthique exotique, le développement de la pêche à la grande coquille Saint-Jacques et la grande biodiversité des bancs de maërl. La cascade conduit à la situation actuelle où les efflorescences phytoplanctoniques toxiques deviennent récurrentes dans la baie, empêchant la pêche de la grande coquille Saint-Jacques et forçant la communauté des pêcheurs à changer de prières et à altérer l’habitat du maërl et la biodiversité benthique qu’il abrite, malgré les nombreuses alertes scientifiques et la protection de cet habitat. Dans la deuxième partie, nous relatons la construction de la connaissance interdisciplinaire sans laquelle les scientifiques n’auraient jamais pu décrire ces changements dans la baie.La construction de l’interdisciplinarité est décrite, d’abord entre les sciences naturelles (SN), puis entre les sciences naturelles et les sciences humaines et sociales (SHS). Enfin, nous posons des questions clés à l’interface science-politique concernant cette tendance non durable de la baie : Comment cela est-il possible, malgré des décennies de travail conjoint entre les scientifiques et les pêcheurs ? La cogestion adaptative est-elle une condition suffisante pour une gestion durable d’un écosystème ? Comment les différents groupes (agriculteurs, pêcheurs, scientifiques, environnementalistes), avec leurs intérêts divers, prennent-ils en charge cette situation ? Quel est le rôle du pouvoir dans cette difficile transformation vers la durabilité ? En combinant les sciences naturelles avec les sciences politiques, l’anthropologie et la sociologie politique des sciences, nous espérons améliorer la contribution des SHS aux études intégrées des systèmes socio-écologiques, en créant les conditions pour aborder ces questions clés à l’interface science-politique afin de faciliter la transformation de l’écosystème de la baie de Brest vers la durabilité.

/
Référence :Raoux A., Dambacher J. M., Pezy J.-P., Mazé C., Dauvin J.-C., Niquil N., « Assessing cumulative socio-ecological impacts of offshore wind farm development in the Bay of Seine (English Channel) », Marine Policy, 2018 (February) vol. 89: 11–20

Résumé

Dans le cadre de la transition énergétique, le gouvernement français prévoit la construction de parcs éoliens en mer (EELV) en Normandie. Ces parcs seront intégrés dans un écosystème déjà confronté à de multiples perturbations anthropiques. Une vision holistique des impacts cumulés (construction des parcs éoliens, réchauffement climatique et pêche) a été développée sur l’écosystème de Courseulles-sur-Mer grâce à l’utilisation d’une approche de modélisation mathématique qualitative. Cette approche de modélisation permet d’envisager des hypothèses alternatives sur la façon dont la structure et la fonction de l’écosystème affectent sa dynamique. Des modèles alternatifs ont été construits pour répondre aux différentes hypothèses concernant le comportement des prédateurs supérieurs (si les prédateurs supérieurs seront effrayés par l’OWF ou attirés par l’effet récif), les impacts du réchauffement climatique et les changements dans les activités de pêche. Les principales conclusions de ces analyses sont que la construction de l’OWF pourrait entraîner une augmentation des espèces du benthos et des poissons qui se nourrissent du benthos, quel que soit le scénario de perturbation, tandis que la réponse prévue des prédateurs supérieurs était ambiguë dans tous les scénarios de perturbation. Les résultats de la modélisation qualitative peuvent jouer un rôle essentiel dans la prise de décision en améliorant la planification à long terme de l’environnement marin, mais aussi en tant qu’outil de communication avec le public, contribuant ainsi à une meilleure acceptabilité du projet d’énergie marine renouvelable (EMR).

/
Référence :Wilson J., Hinz S., Coston-Guarini J., Guarini J.-M, Mazé C., Chavaud L., « System Based Assessments – improving the confidence in the EIA process », Environments., 4. 95, 2017

Résumé

Cet article examine les pratiques en matière d’évaluation de l’impact sur l’environnement (EIE) dans les pays développés et en transition, identifie les faiblesses et propose une nouvelle approche quantitative. La littérature indique qu’il existe peu ou pas de normalisation dans la pratique de l’EIE, que les pays en transition s’appuient sur des analyses d’impact scientifiques faibles et que l’établissement des conditions de base fait généralement défaut. Le problème plus fondamental est que l’approche basée sur les “récepteurs” conduit à une EIE qualitative et subjective, car elle n’intègre pas de manière adéquate la pleine mesure de la complexité des écosystèmes, des risques liés aux projets en cours et des impacts cumulatifs. Nous proposons l’application d’un nouveau cadre visant à garantir l’évaluation des impacts sur l’ensemble du cycle de vie, applicable à tout processus d’EIE, quel que soit le contexte juridictionnel. L’EIE systémique (EIS) est basée sur la modélisation pour prédire les changements et repose sur l’analyse des données avec une approche statistiquement rigoureuse pour évaluer les impacts. Cette approche globale utilise des technologies et des méthodologies qui sont généralement appliquées pour caractériser la structure et le fonctionnement des écosystèmes, notamment la télédétection, la modélisation et la surveillance in situ. L’objectif de cette approche est de fournir une méthode capable de produire des valeurs quantifiables et reproductibles de l’impact et du risque et de faire progresser l’EIE vers son objectif principal, à savoir le développement durable. L’adoption de cette approche permettrait une meilleure évaluation des coûts et des avantages économiques pour toutes les parties prenantes.

/
Référence :Mazé, C., Dahou, T., Ragueneau, O., Weisbein, J., Mariat-Roy, E., Raimonet, M., Danto, A., « Knowledge and power in integrated coastal management: For a political anthropology of the sea combined with the marine environment sciences. », Comptes-rendus Geoscience, 2017, 349 (6-7), 359-368

Résumé

Cet article présente une approche collaborative innovante, qui vise à renforcer et à institutionnaliser le domaine de l’anthropologie politique de la mer combinée aux sciences naturelles. Il commence par relater l’évolution des zones côtières, de la gestion intégrée des zones côtières à la notion de cogestion adaptative. Il expose ensuite la contribution que les sciences sociales de la politique peuvent apporter à notre compréhension du gouvernement/de la gouvernance de la mer en termes de développement durable, en commençant par la science politique et en soulignant ensuite l’importance d’une approche anthropologique et socio-historique approfondie. Enfin, il laisse entrevoir l’intérêt d’associer les sciences humaines et sociales aux sciences naturelles pour produire une analyse critique des catégories de pensée et d’action associées à la gestion systémique de l’environnement, en particulier des zones côtières.

Référence :Mazé, C., Ragueneau, O. (2017). Governance of the ocean: where science meets politics / La gouvernance de l’océan, un chantier politique multi-niveaux. L’Océan à découvert, Ed. CNRS, p. 254-255.
Référence :JulienWeisbein, « Défendre le littoral en croisant les expertises : le cas des Gardiens de la côte », Norois. Environnement, aménagement, société, n°238-239, 2016/1-2, p. 97-108.

Résumé

Les Gardiens de la côte sont des individus contestant des projets d’aménagement du littoral avec l’aide de l’ONG Surfrider Foundation Europe. Ils apprennent à « devenir expert », c’est-à-dire qu’ils appliquent sur des enjeux locaux pour lesquels ils détiennent un savoir expérientiel tacite des processus plus généraux attestés scientifiquement. En ce sens ils illustrent à la fois des formes interactionnelles d’expertise et des processus de territorialisation réflexive.

Référence :Julien Weisbein, « Capter et (co)produire des savoirs sous contraintes : le tournant expert de Surfrider Foundation Europe », Politix, n°111, 2015/3, p. 93-117.

Résumé

Parce qu’il focalise essentiellement sur le processus d’association entre scientifiques et non-scientifiques, le modèle de la coproduction de la science tend à homogénéiser dans un même espace social et cognitif des acteurs multiples et différents. Sans pour autant réinstaurer la nécessité d’une rupture avec le sens commun mais tout en gardant l’exigence de conserver l’hétérogénéité des acteurs à travers leur processus d’association, cet article consacré à la façon dont l’association Surfrider Foundation Europe a investi le registre scientifique dans son répertoire militant, entend plutôt insister sur les asymétries de pouvoir ouvertes par le fait de se revendiquer de la science et ce, par la prise en compte des logiques du jeu politique (notamment la déstabilisation des réseaux de politiques publiques constitués sur la question littorale) et en considérant également les dimensions morales des activités de production et de mobilisation de connaissances spécialisées (saisies ici au sens du modèle des économies de la grandeur).

/
Référence :Mazé C., Ragueneau O., Weisbein J., Mariat-Roy E., « Pour une Anthropologie politique de la Mer. », Revue internationale d’ethnographie, 2015 n°5 : 189-202

Résumé

Cet article présente une démarche de recherche collaborative et innovante, consacrée au renforcement et à l’institutionnalisation d’une anthropologie politique de la mer étroitement articulée aux sciences de la nature. Il dit d’abord ce que les sciences sociales du politique ont à apporter à la compréhension de la « gouvernance » de la mer, établie en vue de sa « gestion durable ». Il présente ensuite la structure coopérative de recherche ApoliMer (Anthropologie politique de la mer), qui traite cette question en proposant de faire de la gestion des « socio-écosystèmes » marins et côtiers un démonstrateur des transformations contemporaines du politique. In fine, il laisse entrevoir la plus-value d’une articulation entre les sciences humaines et sociales et les sciences de la nature, pour produire une analyse critique des catégories de pensée et d’action attachées à la « gestion systémique » de l’environnement.

/
Référence :Mazé, C. &Vye, D. « Littoral », Dictionnaire des politiques territoriales, Pasquier R., Guigner, S., Cole, A., dir., Presses de Science Po, 2020

Résumé

Décentralisation, marketing territorial, développement local, démocratie participative. Ces phénomènes contemporains affectent les territoires, suscitant l’intérêt des nombreux acteurs et observateurs de l’action publique.

Synthèse inédite, ce dictionnaire explore l’univers territorial des institutions politiques, des acteurs et des politiques sectorielles. Rédigé par des auteurs aux compétences variées, tant universitaires que professionnelles, il offre un point de vue complet et original sur la fabrique des territoires.

Construit dans une logique pluridisciplinaire, pédagogique et pratique, il analyse les dynamiques contemporaines des territoires et les notions clés pour les appréhender. L’index thématique et les références bibliographiques permettent de saisir les sujets dans leur globalité et de prolonger leur analyse.

Véritable outil d’analyse et d’aide à la décision, ce dictionnaire met à la disposition de tous – chercheurs, praticiens, étudiants et candidats aux concours de la fonction publique – un savoir clair et directement mobilisable.